Histoire d’une vallée unique, La vallée de l’Homme, la Vézère en Périgord Noir
Ce n’est pas pour rien que les hommes préhistoriques ont posé leur baluchon en vallée Vézère. Des grottes, des surplombs rocheux, des abris naturels et une rivière aux abords riches en gibier. De tout temps, l’Homme a peuplé cette petite partie du Périgord Noir, s’y est installé, a peint et gravé les parois de ses grottes pour notre plus grand bonheur aujourd’hui.
Entre vallons et falaises, la Vézère serpente doucement comme les canoéistes qui la découvrent aux beaux jours. De nombreux trous de guetteurs jalonnent ses méandres, ceci pour préserver les populations des envahisseurs qui remontaient ses flots, tels les vikings sur leur drakkar. Un véritable circuit de communication permettait de prévenir les villages amont en moins de 10 minutes.
Les romains eux aussi se sont installés sur les rives de la Vézère. A Saint Léon sur Vézère, l’église romane est construite sur les vestiges d’une villa gallo-romaine. Le vin des coteaux alentour y était fort apprécié et la vie devait y être encore plus douce que de nos jours. Ces romains naviguent déjà sur les eaux de la Vézère mais c’est un peu plus tard qu’elle devient une véritable voie de commerce.
Ainsi la Vézère devient commerçante avec une flopée de gabares qui acheminent du bois et des canons, entre autres, vers Bordeaux. Un véritable empire s’instaure, qui voit se pavaner les jolis châteaux, droit de passage et autres taxes sur les produits transportés.
On s’organise, on prévoit de construire des barrages, des écluses pour dynamiser encore ce commerce florissant. Or le chemin de fer passe par là et ces ouvrages resteront à l’état de projet, on ne distingue aujourd’hui que quelques vestiges d’écluse entre Montignac-Lascaux, Losse, Thonac et St Léon sur Vézère.
Puis le monde moderne nous arrive, les nombreuses découvertes archéologiques attirent les touristes curieux et les spécialistes du monde entier. Les grottes ornées, Lascaux, Font de Gaume, Castel-Merle, Les Combarelles, et tout un réseau de petites cavités sont explorés. l’hôtellerie se met en place pour accueillir ses visiteurs.
Plus tard, c’est l’activité canoë et kayak qui s’installe pour apprécier au plus près tous les charmes de la Vézère avec ses sites remarquables à portée de pagaie.
Les paysages de la Vézère, uniques et sauvages
La rivière Vézère, affluent de la Dordogne, se dévoile timidement aux yeux des spectateurs. Loin des longues plages de galets de la Dordogne, elle reste d’accès difficile à qui n’a pas embarqué dans un canoë ou un kayak. Entre Montignac-Lascaux et le château de Losse elle longe des champs puis, après Thonac, elle se veut plus sinueuse et commence à se border de falaises. Ourlée de peupliers, de chênes et de châtaigniers, elle profite d’une ombre douce et bienvenue aux beaux jours.
Entre méandres, appelés cingles ici (serpent en occitan), et falaises de calcaire, elle serpente et on l’admire depuis les coteaux. Ou alors pour les petits aventureux, on loue un canoë ou un kayak et l’on descend gentiment son cours à la découverte d’un nouveau site à chaque virage.
Depuis notre canoë on se laisse surprendre par cette nature abondante, des hérons, des martins-pêcheurs, des colverts, des rats musqués, des libellules et demoiselles, des grenouilles et papillons, des bergeronnettes et hirondelles, les milans noirs qui nous survolent, Toute la faune s’est donnée rendez-vous sur la rivière…
Et enfin la Vézère recèle un autre trésor : des paillettes d’or. En effet la Vézère est aurifère et des championnats d’orpaillage ont eu lieu en juillet 2011.